PLAZA FRANCIA

Bienvenue Plaza Francia !

Catherine Ringer (des Rita Mitsouko) chante Müller & Makaroff(de Gotan Project)

C’est l’histoire de deux mondes qui se flairent, se croisent, s’apprivoisent.

D’un côté, Eduardo Makaroff l’Argentin et Christoph H.Müller l’Helvète, deux des piliers de Gotan Project, en quête d’aventures « hors les murs » (de Gotan) : lancer un pont entre tango et pop, avec des thèmes originaux. Pour vecteurs de grande classe, quelques voix féminines sorties de leur univers (rock ? jazz ? flamenco ?). Alors, ils commencent à composer et écrire pour des chanteuses. Ils dressent une liste de voix singulières et prestigieuses, hors tango.

De l’autre, Catherine, qui a ces dernières années imposé le nom de Ringer, grande voix de France, relevant avec une énergie sereine le défi de l’après Rita Mitsouko : après 30 ans comme groupe à la fois emblématique et singulier du rock, elle a reconquis seule l’espace francophone avec bravoure et flamme. Et après…

Il suffisait d’un coup de fil… Müller est un fan éternel des Rita, il suggère Catherine Ringer. Makaroff se lance. Tout de suite, Catherine… « A qui appartient ce délicieux accent argentin ? ». Il est déstabilisé, bafouille… « Voilà, j’ai un projet qui ne serait ni typique, ni nostalgique, ni du Gotan ni du Rita Mitsouko ». – « Et si vous me disiez plutôt ce qu’il sera, votre projet ? ». Eduardo prend ça pour un encouragement à aller plus avant.

Les deux larrons lui apportent texte et arrangement de deux chansons. Elle pose sa voix. Ils sont scotchés par son aisance. « Un naturel organique », commente Christoph Müller. Catherine, elle, est séduite par le projet. D’abord, elle a la fibre latine, remember Marcia Baila, la griffe des Rita Mitsouko, en hommage à Marcia Moretto, danseuse argentine de Paris avec qui Catherine avait travaillé avant les Rita. Elle a chanté dans une comédie musicale du metteur en scène argentin Alfredo Arias. Et puis il faut dire que « la » Ringer adore être interprète, affectionne de changer de style. « Le tango est aussi un peu à moi car il est universel. J’ai toujours aimé chanter la goualante » dit-elle « et je trouve ça proche du tango ». C’est vrai, la gouaille lui va bien au timbre. Avec en plus une pointe d’accent français, c’est parfait !

Ils lui proposent de chanter – en espagnol argentin bien sûr — tout le disque. Ca s’appellera « Plaza Francia ». Consulté, Gustavo Beytelmann, l’immense arrangeur argentino-parisien du tango (et donc de « Plaza Francia ») est lui aussi bluffé : « Elle a le caractère tango, c’est rare ». Un tango qui sort de la matrice, qui va à la rencontre de la chanson pop, pas tant dans l’interprétation qu’avec une rythmique proche des aventures antérieures de Catherine, avec aussi des effets climatiques dans les orchestrations. Tout cela dans l’écrin soyeux que lui offre Beytelmann, piano, bandonéon et cordes. Une sorte de ping-pong France-Argentine, tango mais-pas-que, un peu comme si Piazzolla rencontrait Santana.

Les paroles, elles, signées Makaroff (Eduardo et son frère Sergio), sont couleur tango, faites de ruptures, de drame, d’exil… et d’amour. Important, tout cela, car avec « Plaza Francia », Catherine Ringer s’ouvre les portes des Amériques qu’avant elle une Française avait poussées, le siècle dernier… Edith Piaf. De Buenos Aires à Nueva York, elle en a, des oreilles à séduire. Et puis en France et alentours, c’est peu dire qu’elle va surprendre. « La » Ringer a décidément plus d’un tour (du monde) dans son sac à musique !

Rémy Kolpa Kopoul

ConneXionneur

www.plazafrancia.tv

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